Les débuts de l’allaitement et l’aventure lactée qui en découle peuvent sembler naturels et innés. Mais pour certaines d’entre vous, le chemin peut s’avérer plus difficile que prévu, ou ne pas correspondre à ce que vous aviez voulu et projeté.
Quand l’allaitement ne se passe pas comme elles l’avaient imaginé, trop nombreuses sont les femmes qui développent une forme de culpabilité, qui ont du mal à “digérer” cette déception, ou qui ont le sentiment de ne pas “vraiment” avoir allaité. Il n’est pas rare d’entendre des femmes banaliser leur histoire d’allaitement, voire se rabaisser et s’autocritiquer. Parfois avec des paroles très dures envers elles-mêmes, relevant leurs « manquements » et leurs « faiblesses ».
Ces mots font écho à votre vécu ? Alors parlons-en avec Caroline Plas, consultante en lactation de l’équipe de professionnels de l’app May, et mettons les points sur les i autour de ce qu’est un allaitement “réussi”.
Comment en est-on arrivé à culpabiliser sur un sujet comme l’allaitement ?
De l’art de crouler sous les injonctions
Entre les recommandations officielles, les conseils de l’entourage, les représentations de la société, le choix de l’alimentation de votre bébé peut être un véritable casse-tête. Beaucoup de femmes ressentent de la culpabilité quant aux choix qu’elles font pour leur bébé. L’alimentation ne fait pas exception. Et de fait, dès la grossesse annoncée, c’est l’une des questions qui revient le plus fréquemment. Que vous choisissiez de donner le sein ou le biberon, chacun a son avis sur comment vous devriez nourrir votre bébé et sur quelle durée.
Cette pression peut être ressentie de l’extérieur mais aussi de l’intérieur avec cette petite voix qui vous pousse à vous remettre en question et vous répète que vous n’avez pas fait les bons choix. Il faudrait que vous soyez à la fois une bonne mère, une professionnelle affirmée, une maîtresse de maison irréprochable … Tous ces « il faut que tu », « j’aurai dû », à un moment où votre corps et votre esprit sont extrêmement sensibles, sont autant de chemins qui ne mènent qu’à un point d’arrivée : “je n’ai pas été à la hauteur”.
Quand le perfectionnisme est poussé à l’extrême
La période du post-partum et de la parentalité est propice à cette quête perpétuelle de la perfection car tous les parents veulent le meilleur pour leur enfant (une quête qui touche également les papas !). Les parents, soucieux de faire au mieux pour leur enfant, sont souvent intransigeants avec eux-mêmes et oublient rapidement une chose pourtant évidente : la perfection n’existe pas. Car oui, tenez-vous bien, le parent parfait n’existe pas ! Et c’est tant mieux. Cela laisse la possibilité à votre bébé de s’autoriser à se tromper et à apprendre de ses erreurs.
Et si on acceptait de ne pas tout maîtriser ?
Du projet d’allaitement à la réalité
Vous étiez super renseignée, vous étiez sûre de vouloir allaiter, vous étiez confiante dans les capacités de votre corps, confiante en votre enfant. Et puis finalement vous avez allaité moins longtemps que vous ne le pensiez parce que vous aviez des crevasses, parce que vous pensiez être moins fatiguée en arrêtant l’allaitement, parce que vous n’avez pas pu trouver le soutien dont vous auriez eu besoin à ce moment-là, ou même parce que vous n’aimiez pas tellement l’allaitement.
L’allaitement est peut-être le premier d’une longue liste de sujets parentaux pour lesquels les choses ne vont pas se passer exactement comme vous l’aviez voulu ! Votre bébé est sûrement un peu différent de ce que vous aviez imaginé. Vos souhaits, vos besoins, votre regard sur les choses, eux aussi ont peut-être évolué et ne vont cesser de le faire en fonction des événements, de vos envies, de facteurs extérieurs.
Tant d’éléments entrent en compte, acceptez de ne pas pouvoir tout maîtriser !
Pour vous aussi tout cela est nouveau
Période d’intenses remaniements physiques mais aussi psychiques, le post partum voit naître et grandir une mère. C’est ce que Dana Raphaël a nommé : la matrescence. La matrescence, c’est la contraction des mots maternité et adolescence pour définir le processus physique et psychique qui aboutit à la naissance d’une mère.
Ce jour-là, votre bébé naît, mais la mère que vous devenez elle aussi vit ses premiers jours. C’est une période particulièrement sensible, pouvant réveiller des conflits internes, et au cours de laquelle les femmes sont plus vulnérables.
Une période que l’on traverse tellement mieux en s’observant avec douceur et bienveillance, sans se juger.
Le lâchez-prise, meilleur ami des parents
La culpabilité, lorsqu’elle est mesurée, vous donne la possibilité de vous améliorer en réajustant ce que vous jugez nécessaire. Cependant, celle-ci peut vite devenir étouffante, voire paralysante. Acceptez votre histoire telle qu’elle a été, telle qu'elle est. Vous êtes unique et les événements que vous avez vécus forgent la personne que vous êtes actuellement.
Arriver à vivre dans le présent, tournée vers l’avenir plutôt que vers le passé, sans considérer les “et si j’avais…” vous permettra d’être beaucoup plus sereine et apaisée pour cheminer vers VOTRE parentalité.
Listez ce dont vous êtes fière et ce que vous pensez avoir réussi
Il n’y a pas une bonne manière de faire comme il n’y a pas de mère parfaite et il serait extrêmement réducteur de penser que seul le mode d’alimentation conditionne le lien établi entre une mère et son bébé. Soyez indulgente avec vous-même, tout n’est pas tout blanc ou tout noir, il existe une palette infinie de couleurs. Soyez fière !
Transformez ce maudit “je n’ai allaité que 3 semaines” en un fier “j’ai allaité 3 semaines entières”.
Rapprochez-vous de personnes bienveillantes et soutenantes
Vous entourer de personnes positives qui vous regardent sans jugement, c’est la clé ! Il est indispensable de vous sentir soutenue pour accepter plus facilement les choses telles qu’elles viennent et voir le verre (de lait) à moitié plein.
Que vous n’ayez pas allaité par choix ou non, avec ou sans tire-lait, que vous ayez allaité un jour, une semaine, un mois, un an, il s’agit de la durée parfaite, celle qui vous correspondait. Ne banalisez pas ou ne rabaissez pas la façon dont votre allaitement s’est déroulé : soyez fière de vous et de ce que vous avez accompli pour votre bébé.
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