Le lait maternel n’est pas une formule figée. Grâce au flux rétrograde, le corps de la mère adapte sa composition selon les besoins du nourrisson.
Une découverte qui a surpris les chercheurs
En 2008, la biologiste Katie Hinde observe chez des macaques que le lait diffère selon qu’il s’agit d’un petit mâle ou d’une petite femelle. Le lait destiné aux mâles est plus riche en graisses et en protéines, tandis que celui destiné aux femelles est plus abondant et riche en calcium.
Cette découverte soulève une question : comment le corps maternel sait-il exactement ce dont le bébé a besoin ?
Le flux rétrograde : un échange d’informations
Le flux rétrograde désigne le passage d’une petite quantité de salive du bébé vers le mamelon pendant la tétée. Cette salive contient des informations sur son état : microbes, enzymes, signaux immunitaires.
Le corps de la mère analyse ces éléments et ajuste aussitôt la composition du lait. Le lait devient ainsi un fluide « personnalisé », qui s’adapte au jour le jour.
Un lait qui évolue en temps réel
Grâce au flux rétrograde, le lait maternel peut :
- renforcer la protection immunitaire si le bébé tombe malade,
- adapter l'énergie et les nutriments en fonction de sa croissance,
- soutenir son microbiome et sa digestion.
Ce n’est donc pas seulement la mère qui nourrit l’enfant : le bébé participe aussi à la fabrication du lait qui lui convient.
Une vision renouvelée de l’allaitement
Loin d’être un liquide uniforme, le lait maternel est un système vivant, évolutif et très finement ajusté. Le flux rétrograde montre que l’allaitement est un véritable échange biologique entre la mère et son bébé.