Naviguer entre la volonté et l'absence de choix : Une clé pour surmonter la procrastination.

La procrastination, ce fléau moderne qui nous retient dans un état d'inaction perpétuelle, semble résister à nos efforts les plus ardents pour la surmonter. Souvent, on la perçoit comme une bataille entre notre volonté et notre tendance à remettre les choses à plus tard. Mais peut-être que la clé pour la vaincre réside dans un concept différent : l'absence de choix.

La volonté, une source tarissable.

La volonté est souvent considérée comme la force motrice derrière nos actions. C'est ce qui nous pousserait à nous lever du lit tôt le matin pour aller courir avant le travail, à résister à la tentation de manger ce morceau de gâteau au chocolat, ou à arrêter de fumer. Elle serait essentielle pour atteindre nos objectifs à long terme et surmonter les obstacles sur le chemin.

Cependant, la volonté n'est pas une ressource infinie. Nous utilisons finalement très peu notre volonté par jour, la plupart des actes du quotidien sont dictés par une absence de choix.

Photo de Miriam Alonso

 

Nous ne nous levons pas le matin pour aller travailler en puisant dans notre volonté, nous le faisons par absence de choix. Si je ne vais pas travailler, je perds mon travail, mon salaire et par conséquent ma maison etc...

Nous nous levons le matin pour aller au travail parce que nous n'avons pas d'autres alternatives.

Comprendre l'absence de choix

L'absence de choix, contrairement à ce que son nom suggère, ne signifie pas que nous sommes impuissants ou sans contrôle sur nos actions. Au contraire, cela implique de créer des conditions dans lesquelles il n'y a pas d'autre option que d'agir. Cela peut sembler paradoxal, mais en éliminant les alternatives, nous éliminons également le besoin de puiser dans notre précieuse réserve de volonté.

Il en va de même pour le sport. Si on prend une carte d'abonnement à une salle de sport pour pouvoir agir sur notre bonne santé, il est fort probable que après 1 ou 2 échecs à se bouger tout seul, on annule l'abonnement en critiquant notre propre absence de volonté.

Photo de Mikhail Nilov

 

En revanche, si on a un rendez vous le mardi à 18h00 à la salle de sport avec un professeur de sport, qui nous attend nous, la capacité à se dégonfler et de ne pas se rendre au rendez vous est plus difficile. On n'utilisera plus notre volonté, mais notre absence de choix puisque le prof nous attend personnellement, et les contraintes de ne pas se présenter sont plus importantes.

De même, nous pourrions fixer des échéances strictes pour chaque étape du processus, ce qui crée une structure qui nous oblige à avancer régulièrement, sans laisser de place à la procrastination. Ces contraintes externes agissent comme un filet de sécurité, nous empêchant de céder à nos impulsions procrastinatrices.

En adoptant cette approche, nous reconnaissons les limites de notre volonté tout en exploitant les mécanismes de l'absence de choix pour contourner la procrastination. Au lieu de nous battre constamment contre nos propres inclinations, nous façonnons notre environnement de manière à ce que la voie de moindre résistance nous mène vers la productivité.

La différence entre la volonté et l'absence de choix réside dans la manière dont nous abordons la prise de décision et l'action. En utilisant les contraintes pour éliminer les alternatives indésirables, nous pouvons sortir de la procrastination sans épuiser notre précieuse volonté. En comprenant cette distinction, nous pouvons cultiver des stratégies plus efficaces pour atteindre nos objectifs et réaliser notre plein potentiel, même lorsque notre volonté est limitée.

 

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