La Dysphorie menstruelle : comprendre, gérer, soutenir

Si environ 20 à 50% des femmes en âge de procréer ont un syndrome prémenstruel, environ 5% d'entre elles, en ont une forme grave appelé trouble dysphorique prémenstruel. Réalité souvent méconnue, mais profondément ressentie par de nombreuses femmes, ce phénomène, caractérisé par des symptômes émotionnels et physiques intenses associés au cycle menstruel, et peut avoir un impact significatif sur le bien-être émotionnel. Explorons de plus près ce que signifie la dysphorie menstruelle, comment la reconnaître, et les différentes méthodes pour la gérer.

Qu'est-ce que la dysphorie menstruelle ?

La dysphorie menstruelle, également appelée trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), est une forme sévère du syndrome prémenstruel (SPM).

 

Photo de Andrea Piacquadio

Elle se caractérise par des symptômes émotionnels, psychologiques et parfois physiques qui surviennent avant les règles et diminuent après le début des menstruations. Ces symptômes peuvent inclure une irritabilité intense, une anxiété accrue, une humeur dépressive, une fatigue prononcée, des sautes d'humeur soudaines, et des difficultés de concentration. Des idées suicidaires peuvent être présentes et l'intérêt pour les activités quotidiennes est fortement diminué.

 

À la différence du SPM, le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) engendre des symptômes d'une gravité telle qu'ils peuvent perturber significativement les activités quotidiennes et le fonctionnement global. Et bien que ce trouble soit particulièrement handicapant, il est souvent sous-diagnostiqué.

 

Comment reconnaître la dysphorie menstruelle ?

Reconnaître la dysphorie menstruelle nécessite une observation attentive des symptômes et de leur impact sur la vie quotidienne. Certaines personnes peuvent expérimenter des variations d'humeur normales pendant leur cycle menstruel, mais la dysphorie menstruelle se distingue par la sévérité des symptômes et leur impact significatif sur la qualité de vie.

Si vous remarquez des changements drastiques dans votre bien-être émotionnel liés à votre cycle menstruel, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé pour obtenir un diagnostic approprié.

 

Si l'on soupçonne la présence d'un trouble dysphorique prémenstruel, vous serez encouragée à surveiller attentivement vos symptômes au quotidien pendant au moins deux cycles menstruels. Cette démarche vise à déterminer si vos symptômes sévères se manifestent de manière régulière.

Le diagnostic de trouble dysphorique prémenstruel exige que, durant la majorité de la semaine précédant le début des règles, vous présentiez au moins cinq des symptômes énumérés ci-dessous, ET que ces symptômes soient minimes ou absents au cours de la semaine suivant le début des règles.

  • Sautes d'humeur marquées (sentiment de tristesse soudaine)

  • Irritabilité ou colère marquées ou augmentation des conflits interpersonnels

  • Humeur dépressive marquée, sentiments de désespoir ou d'auto-dépréciation

  • Anxiété et tension marquées, ou nervosité

  • Diminution de l'intérêt pour la vie quotidienne, qui peut-être cause de retrait

  • Difficultés de concentration

  • Faible énergie / fatigue

  • Modifications marquées de l'appétit, suralimentation, ou fringales spécifiques

  • Insomnie ou hyperinsomnie

  • Sentiment d'être submergée ou de perdre le contrôle

  • Symptômes physiques associés au syndrome prémenstruel (douleur du sein, œdème)

 

Gérer la dysphorie menstruelle : approches holistiques

1. Suivi du cycle menstruel : Garder un journal des symptômes peut aider à anticiper les moments de dysphorie et à prendre des mesures préventives.

2. Adopter un mode de vie sain : Une alimentation équilibrée : manger plus de protéines, de fruits, de légumes, d'aliments riches en fibres, de viandes pauvres en graisses, des aliments riches en calcium et en vitamine D. Prendre des repas plus légers et plus fréquents. Diminuer le sucre, éviter certains aliments et boissons tels que le coca, le café, les hot-dogs, les chips, les boîtes de conserve. 

Pratiquer une activité physique régulière, des activités relaxantes et avoir suffisamment de sommeil peuvent contribuer à atténuer les symptômes.

3. Soutien émotionnel : Parler de ses expériences avec des amis, des membres de la famille ou un professionnel de la santé mentale peut fournir un soutien crucial.

4. Approches médicales : Dans certains cas, des traitements médicaux, tels que la thérapie hormonale ou certains médicaments, peuvent être recommandés.

 

Sensibilisation et soutien

La dysphorie menstruelle peut avoir un impact significatif sur la vie quotidienne, mais la sensibilisation à ce sujet peut contribuer à briser les stigmates entourant les troubles liés au cycle menstruel. Il est essentiel que les personnes concernées se sentent soutenues et écoutées.

 Photo de Liza Summer

 

En conclusion, comprendre la dysphorie menstruelle est le premier pas vers la gestion et le soutien. En collaborant avec des professionnels de la santé, en adoptant des approches holistiques, et en encourageant la sensibilisation, nous pouvons contribuer à créer un environnement plus compréhensif et bienveillant pour toutes les personnes concernées.

 

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